Un cheminot, proche de la retraite, s'est donné la mort ce jeudi matin en sautant d'une passerelle dans un atelier de réparation de la gare de Béziers. Décrit par ses collègues comme un homme assez effacé mais travailleur, l'agent, "qui avait 38 ans d'ancienneté" et "d'excellents états de service, sans aucune difficulté relationnelle", avait transmis sa volonté de faire valoir ses droits à la retraite en mars dernier et "devait quitter l'entreprise à la fin de l'année".
Au lendemain de ce drame, la CGT a dégainé un communiqué où il dénonce un "management hyper agressif" et "le climat délétère qui règne à Béziers" depuis plusieurs mois. "A aucun moment, la direction du technicentre ni la direction régionale SNCF... n'ont pris la mesure du problème", a précisé le syndicat des cheminots de Béziers.
"Une pression constante et une pluie de sanctions"
Contacté par metronews, Aimé Couquet, conseiller municipal (PCF) de la ville, a évoqué le "climat de tension qui règne depuis l'arrivée du nouveau directeur. Il y a une pression constante et une pluie de sanctions que les employés estiment non-justifiées", explique-t-il. "Neuf conseils disciplinaires sont en cours, sur un fond de disparition des emplois. L'activité du dépôt de Béziers a chuté".
De son côté, la direction régionale de la SNCF s'est dite étonnée des propos tenus par la CGT dans un communiqué. "Nous tenons à faire part de notre surprise et notre étonnement quant à l'association de ce drame à un mode de management particulier ou une éventuelle réorganisation de nos ateliers de maintenance ferroviaire en Languedoc-Roussillon". Difficile d'en savoir davantage, faute d'avoir pu contacter plus de protagonistes. Une enquête a été ouverte par l'Inspection du Travail pour déterminer les causes de ce drame.
@Metronews 16/04/2016